Le jour de l’arrivée du train de sorties de Gecko 30, dont Firefox 30, le projet SeaMonkey, mené par la communauté avec le soutien de Mozilla, a annoncé que SeaMonkey 2.27 prévu pour ce 10 juin ne verrai pas le jour et qu’en lieu et place une version 2.26.1 était programmée pour le 14 juin. Le 16, cette version mineure de SeaMonkey 2.26 était officiellement annoncée sur le site du projet.
Cette version 2.26.1 est toujours disponible en 26 langues dont le français pour Windows, Mac OS X et Linux. Des fonctionnalités et corrections de bogues prévues pour la version 2.27 ont été rétroportées vers cette version 2.26.1 dont :
Ajouter à la barre de recherche (découverte automatique des moteurs de recherche) a été implémenté (bogue 963 132).
L’infobulle de la barre d’adresse montre désormais l’URL actuelle en entier au cas où elle n’était affichée que partiellement (bogue 154 772 de 2002 !).
CNET, sous la plume de Stephen Shankland et Seth Rosenblatt, publie une série de quatre articles consacrée à Mozilla. Ils reviennent sur le passé avec notamment le récit des 10 jours de la promotion de Brendan Eich à la présidence de MoCo, la filiale dédiée au développement de logiciels, soumise à l’impôt et détenue à 100 % par la fondation Mozilla – ces journées qui ont placé Mozilla sous le feu des critiques de toutes parts. Les journalistes interrogent aussi sur la façon dont Mozilla et son leadership répondront aux défis auxquels ils doivent faire face.
Si nombre de Mozilliens souhaitent ne plus entendre parler de cette affaire et plutôt faire face à l’avenir, il n’est pas inutile de passer en revue les responsabilités et de tirer les conséquences du comportement de chacun durant la tempête. Ce sera réellement utile pour relever les défis immenses qui attendent Mozilla, les Mozilliens et le futur boss de MoCo, une fois choisi en tenant compte des erreurs faites lors de la recherche du précédent.
Les 9 jours du règne du directeur général déchu, Brendan Eich
Selon cet article de ZDNet, Mozilla réfléchirait à une incitation financière pour que les fabricants mettent à jour Firefox OS sur leurs appareils. Cela permettrait (peut-être ?) d’éviter le phénomène qui se produit sur Android : des téléphones « abandonnés » par leurs géniteurs, ce qui nous pousse évidemment à acheter un nouveau téléphone plutôt qu’à mettre à jour. Combien d’entre nous n’ont pas été déçus de voir leur téléphone « figé dans le temps » avec Android Gingerbread (2.3) alors qu’Android 4 était sorti depuis plus d’un an ?
De plus, c’est ce qu’on appelle la « fragmentation » d’Android : les développeurs sont contraints de supporter de multiples versions de ce système, avec des possibilités plus ou moins étendues, chose que Mozilla voudrait éviter dès maintenant pour Firefox OS. Si Mozilla réussit ce pari, Firefox OS y gagnera en attractivité, et on pourra dire que sur ce point la fondation défend vraiment l’utilisateur, et le développeur !
tl;dr : We think that the upcoming volunteer agreement between Mozilla and new contributors prior to any contribution, is, in its current state, useless and counterproductive. Its goals are not defined, and it does not say clearly if it’s a contract that binds both participants or not. If it is, then it’s not enough accurate and comprehensive. If it’s not, then it contains too much legalese which may deter newcomers.
sm;tlqm : En l’état, le projet d’accord entre Mozilla et les nouveaux volontaires avant toute contribution nous semble inutile et contreproductif. Il ne définit pas ses objectifs et ne choisit pas clairement s’il est un contrat qui lie les parties ou non. Dans l’affirmative, il n’est pas assez précis et complet. Sinon, il utilise beaucoup de jargon juridique qui ne se justifie pas pour accueillir les nouveaux.
Ce projet révèle une nouvelle fois nombre des contradictions nées de la croissance de Mozilla par l’embauche de nombreux nouveaux employés (surtout par MoCo) et la dichotomie au sein du projet entre ces derniers et les bénévoles.
Aujourd’hui, il s’agit d’un projet de création d’un nouveau machin qui pose plus de nouveaux problèmes qu’il n’en résout et risque d’effrayer ces milliers de contributeurs attendus. Il s’adresse aux nouveaux volontaires et seulement à eux.
Une occasion de rappeler que Thunderbird, le logiciel de courrier électronique de la fondation Mozilla, est certes dans l’ombre de Firefox, mais c’est pourtant un logiciel extrêmement utile. À ce titre, toutes les bonnes volontés sont appelées à aider au test des versions bêta.
Merci à notre fidèle lecteur Antistress qui nous a signalé cette information.
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Comme une réponse à un article envisagé sur Firefox, ses logos et l’épineuse question : firefox, panda roux ou renard de feu ? Simon « Gee » Giraudot vient juste de publier une caricature en deux temps intitulée : Panda qui rappelle que lorsqu’on le teint en roux, il se transforme inexplicablement en renard.
Il s’agissait de répondre au clin d’œil trollesque de Camille Gévaudan en note dans son bon article d’hier sur Libe Firefox derrière les verrous : Que le premier qui crie « C’est un panda, pas un renard ! » nous explique le logo de Firefox OS.
Fruit de dizaines d’heures de réflexions insomniaques, voici ce que nous pouvons en dire : le renard de feu est au panda roux ce qu’est la mouche du beurre au papillon. Vérifiée dès le choix du nom, dérivé de Firebird comme il s’appelait alors, la signification de Firefox a tout de suite été le « Red panda », soit le panda roux en français, autre nom du petit panda.
Havi Hoffman, chargée des relations avec les développeurs chez Mozilla, vient de publier sur le blog Mozilla Hacks un article intitulé « Réalisez votre prochaine application avec une Flamme » ! Jeu de mots… sur le nom du nouveau téléphone de référence de Firefox OS, « Flame », qui a été annoncé en début de semaine.
Dans cet article, elle explique que Mozilla offrira ce nouveau téléphone de bonne qualité aux développeurs qui s’engagent à créer ou porter une application HTML5 sur Firefox OS, à condition d’avoir déjà réalisé une application de ce type (exit les applis natives Android ou iOS), et ce avec succès c’est-à-dire avec une bonne note des utilisateurs. Les applications qui ont été réalisées avec les frameworks multi-plateformes Cordova or PhoneGap sont acceptées.
Si vous êtes développeur d’une telle application, n’hésitez pas à remplir ce formulaire d’inscription. Bonne chance !
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Rappelons ce que sont les outils pour développeurs intégrés à Firefox : c’est comme Firebug, mais intégré en standard à Firefox (« natif »), et donc pas besoin d’installer ni mettre à jour une extension. C’est la garantie d’avoir des outils toujours en phase avec les modifications internes de Firefox, ce qui a pêché un peu avec Firebug ces dernières années (même si les développeurs de Firebug ont rattrapé leur retard récemment).
Ces outils, les « DevTools » en abrégé, arrivent bientôt à maturité avec des raffinements qui séduiront sans doute les développeurs accrochés à Firebug ou ceux qui sont passés à Chrome. Parmi ces raffinements, en voici quelques uns qui arriveront dans une prochaine version de Firefox :
Modèle de boite éditable : on pourra modifier les marges intérieures et extérieures (margin, padding) et la bordure des éléments directement depuis l’inspecteur, dans l’onglet « Modèle de boite ».
Cela nous rappelle d’ailleurs que l’inspecteur d’éléments montrera prochainement les marges dans la page comme Firebug, avec le code couleur qu’on peut voir sur l’image ci-contre, ce qui n’est toujours pas le cas dans Firefox 29. Nous sommes impatients de voir cette fonctionnalité indispensable arriver enfin en version stable. Nous vous en avions parlé en mars dernier. C’est normalement prévu pour juillet.
Pipette de couleur dans l’inspecteur. On pourra modifier la couleur d’un élément non seulement en saisissant un code hexadécimal dans la règle CSS mais aussi piquer la couleur d’un autre élément de la page. Pratique pour faire des essais.
Rejouer une requête avec cURL : il suffira pour cela de faire un clic droit sur la requête dans le moniteur réseau et sélectionner « copier comme cURL » puis ouvrir un terminal et coller la commande.
L’éditeur de styles permettra de faire des sélections multiples, bien pratique pour ajouter, par exemple, « background: red » à plusieurs éléments à la fois et voir ce que ça donne. L’image animée ci-dessous en dit plus qu’un long discours :
À une échéance plus lointaine, mais indispensable aussi :
Le débogueur offrira la possibilité de stopper sur la modification du DOM par JavaScript, comme le font Chrome et Firebug. La demande est enregistrée dans Bugzilla sous le numéro 1 004 678, à suivre…
Vous retrouvez ces fonctionnalités et bien d’autres encore, en anglais, sur cet article du blog Mozilla Hacks. À noter, un détail sympa : alors qu’un commentateur râlait sur le fait que ces outils pour développeurs sont en retard sur Chrome soi-disant de plusieurs années, Paul Irish, développeur et porte-parole de Chrome, est venu rectifier et féliciter l’équipe de Mozilla pour ces avancées récentes. Jolie marque de fair-play !
Certaines de ces fonctionnalités arrivent bientôt, et si elles ne vous suffisent pas, Mozilla permet à ceux qui ont des bonnes idées de les partager sur le « canal de feedback » des DevTools.
Merci à Robert Nyman de Mozilla pour ses articles sur le sujet et pour la rapidité de ses réponses à nos questions.
Ce n’est pas parce que nous n’avons pas parlé de la polémique qui a suivi l’annonce par Mozilla de la prise en charge dans Firefox de la spécification EME du W3C que nous n’avons pas été consternés par cette nouvelle, comme de nombreux libristes et comme les opposants aux DRM qui souvent sont les mêmes.
Comme vous, nous avons lu des réactions outrées et outrancières sur la blogosphère (avec les mots « défaite », « désinstaller », etc.). Mais où sont les billets appelant au boycott de Google (qui contrôle Chromium), de Microsoft, des fournisseurs de vidéo et des studios hollywoodiens lorsqu’ils ont imposé et implémenté ces mêmes DRM dont nous parlons aujourd’hui. Il est plus facile d’appeler au boycott d’un produit dont on peut éviter l’utilisation que d’appeler au boycott d’un Google – de ses produits et services – ou au boycott des blockbusters hollywoodiens et des séries américaines très populaires comme Games of Thrones.
Oui, bien sûr, c’est une sacrée couleuvre à avaler sur le plan moral. Nous commencions à croire à un Web libre, débarrassé des plugins Flash et Silverlight, grâce à HTML5, et grâce au discours évangélisateur de Mozilla sur les standards. Nous avions cru chasser Adobe et son code privateur et fermé par la porte, mais voici qu’il revient par la fenêtre.
Or, HTML5 est standardisé par le W3C. On ne s’attendait donc pas à ce que ce soit ce même W3C qui propose une spécification des DRM sur le Web, taillée sur mesure pour le géant de la vidéo Netflix, entre autres (regardez donc les rédacteurs de la spécification encore au stade du brouillon). Et si le problème n’était pas au niveau de Mozilla, mais principalement au niveau du W3C ? Et si on se trompait de cible ? À force de répandre l’idée que Firefox est « mort » d’avance, ne va-t-on pas finir par le tuer ? Alors même que ces DRM seront optionnels, comme Flash ! Firefox supporte cette verrue qu’est Flash depuis toujours, et personne n’a conspué Mozilla pour cela.
Il faut donc revenir à la raison : cette affaire fait mal au cœur, mais elle passera… comme une animation Flash. Et plus tard, même si Firefox nous semble moins pur qu’au premier jour, il sera encore le seul navigateur significatif dont tout le code source est disponible et maintenu de manière totalement transparente. Ça devrait nous étonner tous les jours. Ne l’oublions pas trop vite.
SeaMonkey 2.26, du même train de sorties que Firefox 29, ne contient cependant pas les nouveautés qui ont fait parler de cette nouvelle version majeure de Firefox, à savoir le thème Australis et la nouvelle version de la fonctionnalité de synchronisation, Sync, via la création d’un compte Firefox. Cette version 2.26 de la suite Internet tout-en-un basée sur Gecko (29) de Mozilla mais menée par la communauté est sortie 3 jours après Firefox 29 et est disponible en 26 langues dont le français pour Windows, Mac OS X et Linux. Cette nouvelle version majeure (style développement rapide) comprend, pour la première fois, les nouveautés majeures suivantes (les liens venant en très grande majorité de notre article sur la version 2.26 bêta 1 et du billet de BlogZiNet sur Firefox 29 bêta) :