Si vous avez la chance d’être parmi les utilisateurs qui peuvent essayer Firefox multi-processus avant les autres, donnez-nous votre avis. Le coup de boost est-il sensible ? Et si oui, est-ce que cela vous semble être une raison valable de faire revenir les utilisateurs qui sont passés à Chrome ?
Les développeurs de Mozilla en sont apparemment persuadés puisqu’ils déclarent qu’il s’agit de « la nouveauté la plus significative de notre histoire », rien que ça !
Rappelons que le passage de Firefox à une architecture multi-processus est un énorme chantier, commencé en 2009 (!) sous le nom de code Electrolysis (abrégé en e10s) en référence au procédé de séparation d’éléments chimiques.
On remarquera que le passage aux WebExtensions est une évolution plus visuelle que le multi-processus, qui est pourtant la modification la plus énorme que Firefox ait jamais connu (the biggest change we’ve ever made to Firefox). Ces deux projets participent néanmoins à ce qu’on pourrait appeler « le renouveau de Firefox ».
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Dans un article paru aujourd’hui sur le blog des extensions de Mozilla, Kev Needham écrit ceci :
Comme nous l’avions annoncé, Mozilla va proposer un Firefox multi-processus (projet e10s) à quelques utilisateurs à partir de la version 48. Les Firefox installés sans extension ni fonctions d’accessibilité auront le multi-processus activé par défaut pendant six semaines. Nous testerons Firefox multi-processus avec des extensions dans le canal public à partir de la version 49, dans le but de généraliser à tout le monde début 2017.
Un certain nombre d’extensions existantes fonctionnent avec Firefox multi-processus, mais certaines ne fonctionnent pas, ou pas bien. Nous aimerions que les extensions marchent tout simplement, pour que les utilisateurs puissent utiliser leurs extensions préférées et en même temps bénéficier des avantages d’e10s. Nous lançons donc un appel urgent à tous les développeurs d’extensions qui n’ont pas encore testé les leurs avec e10s ou qui sont déjà passé au format WebExtensions :
Si votre extension ne fonctionne pas comme prévu avec e10s, adaptez-la, puis marquez-la comme compatible et envoyez la nouvelle version sur AMO et/ou sur votre URL de mise à jour
Les informations supplémentaires sur e10s, les extensions et les WebExtensions sont disponibles sur le Wiki de Mozilla et sur MDN, et nous sommes aussi là pour vous aider à faire la transition. Cela semble encore loin, mais 2017 c’est juste dans quelques mois, et nous aimerions que vous testiez (et fassiez les modifs si nécessaires) le plus rapidement possible.
Note : à l’exception du lien sur l’acronyme « e10s », nous avons laissé les liens vers les articles originaux, en anglais.
Ce n’est pas nous qui l’affirmons, mais Daniel Glazman, dans cette vidéo tournée il y a deux jours à la conférence Web2day. Étant donné sa connaissance du terrain et son franc-parler, on peut lui faire confiance que quelque chose de gros se prépare. Peut-être même le retour en grâce tant attendu de Firefox ? Si toutefois Firefox adoptait ce nouveau moteur dans un temps assez proche… Pas d’emballement, donc, mais voici pour la postérité une retranscription (abrégée) de ce que dit Daniel :
Il y a un nouvel entrant absolument majeur qui risque de chambouler tout le marché, c’est Servo de Mozilla. Servo est un peu la « disruptive innovation » à l’intérieur même de Mozilla, puisqu’il ne dérive pas de Gecko. Il n’est pas écrit dans le même langage, il est écrit en Rust. Il est multi-threadé. Son layout est parallèle. Et pour l’instant, en termes de vitesse, les gains sont hallucinants. C’est un truc de dingue ! Là où ça risque de beaucoup changer la donne, c’est moins sur le desktop, où on a des bécanes de course, que sur ça [il montre son téléphone mobile] où la consommation de la batterie est un enjeu absolument stratégique.
Nous vous invitons à regarder également le reste de la conférence qui est tout aussi intéressant.
Nous faisons remarquer dans l’article précédent combien il serait important que Mozilla se fasse plus connaître sur Android, car les jeunes utilisent majoritairement Android et son Chrome pré-installé, et cela hypothèque l’avenir de Firefox. Nous regrettons que Firefox pour Android ait une part de marché si faible qu’elle n’est même pas prise en compte par les statistiques.
On peut alors se poser des questions : « Pourquoi si peu d’intérêt ? Firefox est-il si mauvais sur Android, comparé à Chrome ? Si tout le monde se contente du Chrome pré-installé, est-ce le signe d’une supériorité évidente ? »
Pour en avoir le cœur net, nous avons essayé Chrome pendant quelques jours, afin de le comparer à Firefox Android. La méthode n’est pas scientifique. Elle ne peut pas l’être ; les préférences en matière de logiciel sont aussi subjectives que les goûts vestimentaires. Nous avons cependant comparé le même échantillon de sites (Twitter, Le Monde, Libération). Nous n’y avons pas passé plus de quelques jours. C’est suffisant pour se faire une idée, et bien souvent le choix d’un logiciel se fait en quelques minutes, pour ne pas dire quelques secondes pour un adolescent impatient (pléonasme ?)
Vous l’avez forcément remarqué, les jeunes sont tous accros à Android ou à l’iPhone et ne connaissent que Chrome ou Safari pré-installé sur leur smartphone. Ils n’ont pas la place ni ne voient l’intérêt d’installer un autre logiciel. Cette génération ne découvrira le PC que dans le monde du travail et, bien entendu, elle cliquera sur l’icône ronde à 4 couleurs qu’elle reconnaîtra. Si cette tendance se confirme, dans quelques années Firefox aura disparu dans les oubliettes de l’histoire.
Que pouvons-nous faire ? En tant que simples fans de Firefox, nous pouvons parler à qui veut l’entendre de son indépendance, de son respect de la vie privée, du manifeste de Mozilla (à des collégiens ? bon courage…), ou simplement de ne pas mettre tous ses œufs dans le même « Google Panier » ou iPanier, simple règle de bon sens.
Pour les fans de Firefox et de Mozilla, dont nous sommes de vieux spécimens, le constat est amer. Nous ne pouvons qu’espérer que les générations futures découvrirons un jour qu’il existe un autre logiciel qui « fait comme Chrome » mais juste un peu plus libre.
Mise à jour 28 juin : si cet article vous a intéressé, vous devriez lire le suivant.
L’annonce de la diffusion prochaine de la technologie Electrolysis (e10s) dans Firefox 48 a rencontré un certain succès. Nous ne reviendrons pas sur la teneur de cette technologie, qui est bien présentée par l’article de NextInpact « Multiprocessus : Firefox 48 marquera enfin le premier pas vers Electrolysis ». Cependant, Asa Dotzler, qui est cité dans cet article, a publié cette mise à jour que nous traduisons ici :
Il y a une certaine confusion sur ce qui est nouveau. Je voudrais faire une mise au point. E10s est en bêta depuis un certain temps. Ce n’est pas nouveau. Il était là pour la moitié de nos utilisateurs bêta pendant l’ensemble du cycle précédent de 6 semaines. Ce qui est nouveau ici est que nous avons récemment rempli tous nos critères de mise en production, et nous pensons que nous pouvons passer cette fonction en production pendant les 6 prochaines semaines. Maintenant, nous sommes dans un cycle de finalisation – en supposant que nous ne rencontrons pas de surprises. C’est là que vous, les utilisateurs, entrez en scène. S’il vous plaît, aidez-nous à tester cette prochaine Firefox 48 bêta, de manière à nous assurer que e10s fonctionne bien pour tout le monde. Merci.
La route a été plus longue que prévu, mais voici enfin Grammalecte pour Firefox. Pour l’instant, attendu que Mozilla n’a toujours pas implémenté l’interface de programmation qui permettra de souligner en bleu les erreurs directement dans les zones de texte, la correction se fait dans un panneau annexe. Mais dès que cette interface sera disponible, c’est bien sûr ainsi que les corrections se feront. A priori, Grammalecte pour Firefox peut et doit signaler les mêmes erreurs que la version pour LibreOffice.
Dans un article de Wired daté du 13 mars, on peut lire (en anglais) comment Dropbox a quitté Amazon pour créer sa propre infrastructure. Au passage, on apprend qu’ils ont choisi le langage de programmation Rust, créé par Mozilla. Dropbox avait commencé par utiliser le langage Go, créé par Google, mais l’a abandonné pour Rust qui consomme moins de mémoire. Cela semble confirmer le succès de ce projet de Mozilla, initialement lancé pour produire le nouveau moteur de rendu expérimental Servo.
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Robert O’Callahan est un développeur « vedette » de Mozilla dont nous avons déjà relayé les fortes prises de position. Hier, il a appelé sur son blog à un sursaut en faveur du langage Rust comme remplacement du C/C++. Rust, langage de programmation inventé chez Mozilla, lui semble le plus adapté pour en finir avec les failles de sécurité logicielle qui se succèdent inlassablement. Nous traduisons des extraits de son article ci-dessous :
Je viens de lire l’article de Dan Kaminsky sur la faille de glibc liée au DNS, et ses implications effrayantes. Malheureusement, ce n’est qu’une des très très nombreuses failles de sécurité logicielle qui ont fait de la sécurité informatique une plaisanterie.
Ce n’est pas un secret que nous disposons de la technologie pour éviter la plupart de ces bugs. Nous avons des langages de programmation qui garantissent quasiment que certains types de bugs ne se produisent plus. Le problème, c’est que la plupart de nos logiciels n’utilisent pas ces langages. Jusqu’à récemment, la bonne excuse était que ces langages « sécurisés » ne sont pas adaptés pour faire de la programmation système (…)